Michel Onfray, né le 1er janvier 1959, docteur en philosophie a enseigné dans les classes terminales d’un lycée technique de Caen de 1983 à 2002 avant de créer une Université Populaire à Caen en octobre 2002, une Université Populaire du goût à Argentan en 2006. Et plus récemment une Université Populaire du Théâtre en 2013, avec l’homme de théâtre Jean-Claude Idée. Natif d’Argentan, dans l’Orne, où il est domicilié.
Il a publié une soixantaine d’ouvrages dans lesquels il propose une théorie de l’hédonisme : que peut le corps ? En quoi est-il l’objet philosophique de prédilection ? Comment penser en artiste ? De quelle manière installer une éthique sur le terrain de l’esthétique ? Quelle place laisser à Dionysos dans une civilisation tout entière soumise à Apollon ? Quelles relations entretiennent l’hédonisme éthique et l’anarchisme politique? Selon quelles modalités une philosophie est-elle praticable? Quelles chances le corps peut-il attendre des sciences post-modernes ? Quelles relations entretiennent biographie et écriture en matière de philosophie ? Selon quels principes sont fabriquées les mythologies philosophiques ? Comment déchristianiser l’épistémè occidentale ? De quelle façon non institutionnelle incarner et transmettre ses idées ?
Les réponses supposent le détour par le vitalisme libertin, l’éthique immanente, l’individualisme libertaire, le philosophe artiste, le nietzschéisme de gauche, le matérialisme sensualiste, l’utilitarisme jubilatoire, l’esthétique généralisée, la subjectivité païenne, le libertinage solaire, le corps faustien, la vie philosophique, l’historiographie alternative, l’athéologie post-chrétienne ou les Universités Populaires.
Ses œuvres l’ont conduit à célébrer les sens décriés, tels l’olfaction et le goût : Le Ventre des philosophes (1989) (Prix de la Fondation del Duca, Prix Chiavari), L’art de jouir (1991), Les Formes du Temps (1996) et La Raison Gourmande. (1995, Prix Liberté Littéraire).
Pour autant, il ne néglige pas les sens visuels et propose une esthétique contemporaine : L’Oeil Nomade (1993), Métaphysique des Ruines (1995), Splendeur de la catastrophe (2002), Les icônes païennes (2003), Épiphanies de la séparation (2004), Le chiffre de la peinture (2008) examinent les œuvres peints de Jacques Pasquier, Monsu Desiderio, Vladimir Vélickovic, Ernest Pignon Ernest, Gilles Aillaud et Adami. Ou encore, sur l’art contemporain, Archéologie du présent (2003). Un ouvrage intitulé Fixer des vertiges analyse les photographies de Willy Ronis (2007). La vitesse des simulacres (2008) propose une réflexion sur la sculpture. L’organe de la crainte, (2009) une correspondance avec le compositeur Pascal Dusapin, envisagera la musique.
Il s’est également soucié de formuler une éthique moderne athée avec Cynismes (1990), puis La Sculpture de Soi (1993, Prix Médicis) et d’en proposer la formule politique dans Politique du rebelle (1997). La religion du poignard (2009) un éloge de Charlotte Corday, La pensée de midi, sur la genèse des idées libertaires au XX° siècle, affinent ses options politiques. Dans Théorie du corps amoureux (2000), il tâche de répondre à la question : comment peut-on être libertaire en amour ? Et, dans Le souci des plaisirs. Construction d’un érotisme solaire (2008) comment élaborer une intersubjectivité sexuelle hédoniste ? Enfin, dans Féeries anatomiques il propose une bioéthique résolument post-chrétienne (Prix de l’Union des Athées, 2004). Le Traité d’athéologie (2005) pose les bases radicalement athées de ce projet philosophique.
De même, il a initié des variations sur le thème hédoniste dans les volumes d’un journal philosophique Le Désir d’être un volcan (1996), Les vertus de la foudre (1998), L’archipel des comètes (2001), La lueur des orages désirés (2007). Le tome 5 s’intitule Le magnétisme des solstices.
Il a également publié la biographie de l’un des premiers nietzschéens français, Physiologie de Georges Palante (2002), un essai sur Nietzsche. La sagesse tragique (2006) et un scénario sur la vie du philosophe L’innocence du devenir, La vie de Frédéric Nietzsche (2008).
Il a aussi écrit Ars Moriendi (1995), et un récit de voyage en Arctique, Esthétique du pôle nord (2002), en Égypte, À côté désir d’éternité (1998), en Inde, Les bûchers de Bénarès (2008). Une Théorie du voyage (2006) propose une méditation sur l’art de voyager.
Son Antimanuel de philosophie (2001), synthétise avec ironie et jubilation dix-sept années de cours avec ses élèves de Lycée technique. Dans L’invention du plaisir (2002), il établit la première édition en langue française des textes qui subsistent sur Aristippe de Cyrène et les Cyrénaïques. Enfin, dans Célébration du génie colérique (2002), il rend hommage à la figure de Pierre Bourdieu.
Avec La philosophie féroce (2004), Trace de feux furieux (2006), il propose une lecture libertaire de l’actualité. La foudre gouverne le monde est le titre du prochain volume à paraître. Le quatrième tome sera constitué par le journal des présidentielles 2007 : Tout un Léviathan.
Il est édité plus de vingt fois au livre de poche, traduit en néerlandais, brésilien, espagnol (Espagne et Amérique du sud), allemand, portugais, roumain, japonais, italien, chinois, grec, serbe, coréen, finnois, catalan, turc, anglais (USA, Grande-Bretagne, Canada, États-Unis ) suédois, polonais, norvégien, hongrois, russe.
La création de l’Université Populaire de Caen en 2002 a été l’occasion de publier : La communauté philosophique (2004), un manifeste expliquant les raisons de ce projet. Les cours donnés bénévolement dans cet espace où travaillent une quinzaine d’enseignants, ont été publiés sous le titre Contre-histoire de la philosophie, tome 1 : Les sagesses antiques ; tome 2 : Le christianisme hédoniste (2006) ; tome 3 : Les libertins baroques ; tome 4 : Les Ultras des Lumières ; tome 5 : L’eudémonisme social ; tome 6 : Les radicalités existentielles et tome 7 ; La construction du surhomme. Quelques quatre autres tomes sont prévus. [...] La construction du surhomme. Suite à la communauté philosophique (2006) établit un premier bilan du projet d’architecture en dur pour l’Up de Caen. Ce qui n’est pas donné est perdu rapportera la chronique de la création et de l’existence de l’université Populaire du goût créée en 2006.
Autres publications : un ouvrage synthétique sur tout son travail La puissance d’exister (2006) ; une pièce de théâtre Le songe d’Eichmann (2008) ; La religion du poignard. Éloge de Charlotte Corday (Galilée, 2009) ; L’apiculteur et les indiens. La peinture de Gérard Garouste (Galilée, 2009) ; Le recours aux forêts. La tentation de Démocrite (Galilée, 2009), qui a fait l’objet de la création à la Comédie de Caen-CDN de Normandie, d’un spectacle de Jean Lambert-wild et Jean-Luc Therminarias ; Philosopher comme un chien (Galilée, 2010) ; Le crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne (Grasset, 2010) ; Apostille au Crépuscule. Pour une psychanalyse non freudienne (Grasset, 2010).