Notre voix véhicule notre identité. À la simple écoute d’une voix, nous sommes tous capables de percevoir des éléments qui nous permettent de savoir à qui nous nous adressons : le genre, l’âge, l’origine sociale ou géographique, mais aussi des éléments de personnalité, les intentions, les émotions du locuteur. Nous effectuons cette analyse quotidiennement, en toute inconscience, et c’est ce qui nous permet au téléphone de savoir si notre interlocuteur est un homme ou une femme, sérieux ou incompétent ; c’est que qui permet à notre mère de savoir, sur un simple « allô », si nous sommes heureux ou triste, en forme ou fatigué ; c’est ce qui nous permet de reconnaitre à la radio la voix de notre comédien préféré ou d’un homme politique. Laurent Gerra a élevé cette capacité au un niveau d’art, avec une expertise hors du commun puisqu’il est non seulement capable de décrypter les caractéristiques singulières d’un locuteur avec une précision inouïe, mais il est aussi capable de les reproduire jusqu’à être confondu avec lui. Dans cette conférence, nous proposons un regard croisé sur la voix et l’identité, alimenté par les nombreuses anecdotes et expériences de Laurent Gerra, et les explications techniques et scientifiques de Joana Révis.
Laurent Gerra
Laurent Gerra
C’est sur les bancs de l’école primaire que Laurent Gerra prend conscience qu’il amuse ses camarades avec ses imitations. Pendant son adolescence, il s’applique à développer ce qui s’avère être un don. Monter sur scène est la prochaine étape qu’il franchit au Café-Théâtre de l’Accessoire à Lyon, en 1989. Il fait ses premiers pas d’humoriste en présentant son spectacle « Paf dans la gueule ! », une expérience qui lui confirme qu’il veut en faire son métier.
En 1991, Laurent Gerra s’installe à Paris pour travailler avec Laurent Ruquier dans « Rien à cirer » sur France Inter et pour se produire au Don Camilo. Cette année-là, sa carrière s’accélère. Il rencontre Virginie Lemoine avec qui il formera un duo comique qui fera les beaux jours de France 2 dans l’émission « Ainsi font font font » de Jacques Martin, puis dans « Studio Gabriel » de Michel Drucker. Une ascension qui les conduit sur la scène du Déjazet, puis au Casino de Paris avec un spectacle qui décroche le Molière du meilleur spectacle à sketchs.
Depuis, il sillonne la France entière et continue, à travers ses différents spectacles d’épingler le monde politique, culturel, télévisuel, mais aussi de rendre hommage aux grands noms du cinéma et de la chanson française.